Déjà au collège, j’étais ce qu’on pourrait appeler… un fainéant. Mais pas n’importe quel fainéant. Un fainéant intelligent.
C’est pas moi qui le dis, c’est ma prof de SVT en 4e. Je me souviens encore de sa remarque :
« Toi, tu ne travailles pas beaucoup, mais tu travailles bien. T’es un fainéant intelligent. »
Et c’était dit avec le sourire. Un vrai compliment.
Je faisais le minimum en dehors des cours, mais j’écoutais bien en classe. Résultat : j’étais dans le premier tiers de la classe. Pas un génie, pas un cancre. Juste bon. Et ça m’a suffi pour atteindre le rêve que j’avais à l’époque : intégrer une grande école d’ingénieur, l’INSA Toulouse.
Mais jamais je n’ai bossé plus que nécessaire. Pourquoi faire plus quand le minimum bien fait suffit ? Est-ce que ça veut dire que je n’ai pas d’ambition ? Bien au contraire. J’en ai toujours eu. Mais je préfère économiser mon énergie pour ce qui me tient à cœur : mes projets, ma famille, ma liberté.
Laissez-moi vous guider dans ce petit guide de la fainéantise bien pensée.

Pourquoi devenir fainéant intelligent ?
Je me revendique aujourd’hui pleinement comme un fainéant intelligent. Et je m’organise une vie de rêve pour un fainéant :
– je travaille moins de 20h par semaine,
– je choisis mes projets,
– je bosse d’où je veux,
– je passe du temps avec mon fils,
– je suis libre.
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Et tout ça, je l’assume par fainéantise. Dans un monde où l’on valorise ceux qui se « tuent à la tâche », j’ai choisi le contre-pied radical : en faire moins, mais mieux.
1- Travailler moins rend plus serein
Aujourd’hui, les burn-out, bore-out, brown-out (tous les « out », quoi) explosent. Des gens vont au travail la boule au ventre. On nous pousse à « travailler dur » depuis l’enfance, comme si c’était une valeur en soi.
Mais travailler dur ne rend ni riche, ni heureux, ni libre. Alors pourquoi persister dans cette voie ? Moi, je préfère ralentir. Être sélectif. Faire peu, mais faire bien. Et surtout, profiter du reste de ma vie.
2- Être fainéant intelligent, c’est choisir ce qui compte vraiment
Travailler 35 à 40 heures par semaine dans un job qu’on n’aime pas, pour un patron qu’on n’admire pas, avec des collègues qu’on ne voit que par obligation, ça vous parle ?
Tout ça pour acheter des choses inutiles… pour impressionner des gens qu’on n’aime même pas ?
C’est absurde.
À l’inverse, un fainéant intelligent économise cette précieuse énergie pour :
– des projets passionnants (créatifs, entrepreneuriaux, associatifs…),
– des moments de qualité avec ses proches,
– des loisirs enrichissants (sport, lecture, jeux, jardinage, farniente…),
– ou même… ne rien faire du tout ! (je travaille encore là-dessus, mais j’avance 😄)

Fainéant, oui… mais productif !
Attention : être fainéant, ce n’est pas traîner toute la journée devant Netflix en mangeant des chips. Ce n’est pas manquer d’ambition. C’est optimiser son temps pour mieux vivre.
D’ailleurs, voici ce que je transmets à mon fils de 4 ans (oui, déjà !) :
Comment j’enseigne la fainéantise intelligente à mon fils
Il n’a pas encore de devoirs, mais je prépare le terrain :
– Je ne lui dis pas de travailler plus, mais de travailler mieux.
– Je lui apprends à écouter attentivement à l’école. Comprendre tout de suite vaut mille fois mieux que réciter bêtement.
– Je lui conseille de s’exercer rapidement pour ancrer ce qu’il apprend. Et plus tard, de transmettre ce qu’il a compris, car enseigner, c’est apprendre deux fois [1].

Cette méthode s’applique aussi à vous !
Ce que je conseille à mon fils, je vous le conseille aussi. Que vous soyez étudiant, salarié ou entrepreneur, appliquez cette méthode en 3 étapes :
1- Apprenez comment faire, en vous formant intelligemment (avec de bons livres, vidéos ou mentors).
2- Passez à l’action immédiatement, même sur une version simplifiée.
3- Montez progressivement en difficulté, pour que ce qui vous semblait impossible devienne facile.
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C’est simple, efficace et… fainéant-compatible !
Comment devenir fainéant intelligent dans la vie adulte
Vous n’avez pas appliqué cette méthode à l’école ? Pas grave. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Voici comment devenir fainéant intelligent à l’âge adulte :
Étape 1 : Soyez ultra-concentré sur ce que vous faites

Concentrez-vous comme un laser. Coupez les distractions. Travaillez intensément pendant de courtes périodes, plutôt que mollement pendant des heures.
Étape 2 : Devenez plus productif
En étant concentré, vous gagnez du temps. Vous pouvez :
– finir votre travail plus tôt,
– ou être plus performant, ce qui vous permet de demander une augmentation,
– ou même créer du temps pour vos projets personnels.
Étape 3 : Investissez votre temps et votre argent
Utilisez ce surplus de temps ou d’argent pour investir. En actions, en immobilier, en vous-même. Idéalement, en tout ça.

C’est ce que j’ai fait : mes investissements me rapportent aujourd’hui de quoi vivre confortablement en travaillant environ 1h par jour.
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Étape 4 : Libérez-vous
Quand vos investissements paient vos factures, vous avez le choix :
– ne rien faire,
– ou entreprendre avec plaisir, sans la pression de « gagner votre vie ».
Moi, j’ai choisi la deuxième option. Je continue à entreprendre parce que ça m’éclate. Mais je le fais à mon rythme, sans stress, et en passant du temps avec mon fils.
En résumé, mes conseils tiennent en une phrase : travaille intensément et intelligemment pendant une courte période, en te concentrant à fond sur ton objectif… pour pouvoir ensuite travailler moins, voire plus du tout, le reste de ta vie !
Récapitulatif : le kit du fainéant intelligent
Voici la check-list à suivre pour devenir fainéant intelligent :
✅ Apprenez à faire les choses vite et bien
✅ Soyez hyper concentré pendant vos sessions de travail
✅ Appliquez vos apprentissages immédiatement
✅ Investissez vos gains de productivité : temps et argent
✅ Générez des revenus passifs pour retrouver votre liberté
✅ Utilisez cette liberté pour vivre selon vos propres règles
Conclusion : osez devenir fainéant intelligent
Si vous retenez une seule chose de cet article, que ce soit celle-ci :
On ne devient pas libre en travaillant plus. On devient libre en travaillant mieux.
La fainéantise n’est pas un défaut. Mal utilisée, elle vous rend inactif. Mais bien utilisée, elle vous pousse à optimiser chaque effort, à automatiser, à déléguer, à créer une vie sur-mesure.
Et si vous avez envie de rejoindre le mouvement des fainéants intelligents, vous savez quoi faire : appliquez ces conseils. Ralentissez. Réfléchissez. Concentrez-vous. Passez à l’action. Et surtout, ne culpabilisez pas de vouloir vivre mieux.
Je suis fainéant. Et j’en suis fier.
Sources
[1] « Enseigner, c’est apprendre deux fois ». Joseph Joubert – essayiste français.
Merci Pierre-Elie pour cet article. Etre « focus » sur un projet, apprendre pas à pas, et surtout passer à l’action sont des éléments fondamentaux.
Enseigner est une excellente source de progression par le biais des interrogations des autres.
Merci pour le commentaire. Oui, effectivement, c’est comme ça que j’ai fait pour tous mes apprentissages 🙂
Merci Pierre-Elie pour cet article !
Pas si simple de devenir fainéant quand la société nous apprend le contraire… et pourtant, je te rejoins complètement !
Oui. Cet article est clairement à l’encontre de ce qu’on nous rabâche depuis la naissance. Mais de mon expérience et de ce que j’en vois dans mon entourage : les fainéants intelligents sont souvent les plus heureux 😉
Je ne sais pas si tu as lu ce livre « L’essentialisme » de Greg McKeown mais je suis sûre qu’il te plairait… 😉
Soyons clair… je suis d’accord avec ta philosophie mais clairement, elle m’a fait passer pour une fainéante non-investie dans mon travail parce que je ne restais pas tard le soir.
Alors merci pour cet article qui fait parler de l’essentialisme et qui casse des injonctions sociales !
Salut. Je n’ai pas lu le livre, je l’ajoute à ma liste de lecture :). J’ai aussi fait partie de cette catégorie « t’as pris ta journée ? » quand je partais à 16h alors que j’étais salarié. J’ai donc arrêté d’être salarié car je ne supporte pas qu’on me dicte mes actions 🙂
Merci pour cet article rafraîchissant ! Tu proposes une approche originale pour travailler moins tout en vivant mieux, en valorisant l’efficacité et la liberté. J’ai particulièrement apprécié la manière dont tu partages ton expérience personnelle pour illustrer tes propos. C’est inspirant de voir comment une organisation réfléchie peut conduire à une vie plus épanouissante.
Merci :). J’aime bien refléchir et faire refléchir sur les infonctions sociales que nous prenons pour « vérité » alors qu’elles ne vont pas dans la direction de notre bonheur.
Complètement d’accord avec cette idée du “fainéant intelligent” !
(Et non Sarco, on t’écoutera pas !)
Vive la fainéantise… stratégique !
C’est exactement l’esprit dans lequel je cultive mon jardin : « le potager sans se fatiguer », inspiré par le génial livre Le Potager du Paresseux.
C’est un peu différent puisqu’on optimise le travail (en faisant un potager vivant qui travaille pour nous), mais le résultat est le même (et le regard des autres sur notre façon d’agir également).
Merci pour l’article.
Excellent ! J’adore la fainéantise intelligente dans tous les domaines.
J’ai tout de suite été captée par ton introduction. J’ai eu la même remarque écrite sur mon bulletin de 4ème : « Fainéante intelligente. Bravo ». Je crois que je me souviendrais de ces mots toute ma vie.
Et cette phrase est devenue mon mantra.
Il faut bien définir ses priorités et optimiser son temps en conséquence, sans superflu.
Merci pour cet article;
Bienvenue dans la team des fainéants intelligents de 4eme :). Moi c’était dit à l’oral devant toute la classe. D’ailleurs à l’époque je n’avais pas vraiment compris ce qu’elle voulait dire, c’est venu bien plus tard, mais sa remarque est restée ancrée dans ma mémoire. Je crois aussi qu’inconsciemment c’est cette phrase qui peut paraître anodine qui m’a permis de laisser éclater ma fainéantise intelligente au grand jour.
Alors là… j’ai souri tout du long 😎
Ce concept de “feignant intelligent”, c’est exactement ce vers quoi j’essaie de tendre : bosser moins, mais bosser mieux. Ton article tape là où ça fait du bien — entre stratégie, recul, et bon sens bien aiguisé. Et tu l’expliques avec un ton qui donne envie d’optimiser son quotidien sans culpabiliser. Clairement, je garde ce guide sous le coude pour éviter de finir esclave de mon propre projet 😅
Merci pour cette lecture !
Merci pour ce compliment. Faire sourire mon lecteur est ma raison d’être. Je suis heureux d’avoir pu t’éclairer un peu. Quand on travaille pour soi il est effectivement facile de finir esclave de son projet, il faut être attentif 🙂
J’aime beaucoup ce concept de « fainéantise intelligente » qui donne enfin une légitimité à celles et ceux qui veulent optimiser sans culpabiliser.
Remettre le plaisir, la clarté et la liberté au centre, quelle belle idée et c’est un vrai changement de paradigme.
Comme dirait qqn: « j’achèèèèète ! » 🙂
Merci pour ce commentaire qui m’encourage à la fainéantise 🙂. Vous avez très bien compris le sens de l’article : mettre le plaisir, la liberté et le lâcher prise au centre de tout !
Merci pour cet article déculpabilisant et profondément libérateur! J’ai adoré ta définition du “fainéant intelligent”. Ca m’a rappelé le père de ma fille aussi, qui écoutait tout en classe mais faisait le strict minimum à la maison (nous étions dans le même lycée). Ses examens se passaient très bien. Ce que je retiens : ralentir n’est pas fuir, c’est choisir avec conscience. Et ce choix peut changer une vie.
Oui, clairement ça change la vie. Une, la nôtre, mais j’espère aussi celle de tous mes lecteurs.