On entend souvent dire que le travail est la voie royale pour s’enrichir. Mais est-ce vraiment le cas ? Pourquoi travailler vous appauvrit-il, alors que l’on continue de nous vendre ce modèle comme la clé de la réussite financière ? Et si la vérité était tout autre ?
On vous a sûrement éduqué ainsi : « Travaille bien à l’école, décroche un emploi stable bien payé, achète une maison, marie-toi, fais 1,8 enfant [1], prends un chien… et tout ira bien. » D’ailleurs, il y a fort à parier que dans votre enfance, vous ayez souvent entendu vos parents dire : « Maman/papa doit travailler, sinon, comment allons-nous subvenir à nos besoins ? ».
Pourtant, cette vision est une illusion bien ancrée, mais rarement remise en question. Dans cet article, nous explorerons pourquoi travailler vous appauvrit, à travers les pièges financiers cachés, les limites salariales, et la course sans fin pour maintenir un mode de vie souvent plus coûteux que nécessaire.
Travailler pour un salaire : un piège financier ?
« Les temps sont durs », entend-on souvent. Les prix augmentent, les revenus stagnent, et de plus en plus de familles peinent à boucler leurs fins de mois [2]. Ce phénomène touche surtout les travailleurs. Pourquoi travailler vous appauvrit, alors ? Parce que les salaires, quelle que soit leur hausse, sont dépassés par l’inflation. Les prix augmentent sans cesse, tandis que les salaires stagnent. C’est ainsi que des milliers de travailleurs finissent par être appauvris malgré leurs efforts, subissant les conséquences d’une économie qui ne leur permet pas d’augmenter leur pouvoir d’achat. Alors, pourquoi se contenter de travailler si le fruit de cet effort ne suffit pas à subvenir à nos besoins ? Et surtout, quelles alternatives sont possibles ?
Les limites du temps : un salaire plafonné
Travailler, c’est souvent échanger son temps contre de l’argent. Si vous êtes salarié, vous vendez votre temps à un patron ; si vous êtes indépendant, c’est à un client. Dans les deux cas, cette logique a une limite évidente : notre temps est limité à 168 heures par semaine. Même en augmentant notre taux horaire, il est impossible de dépasser un certain plafond de revenus. On peut travailler plus, mais cela finit par se retourner contre nous. Et même si l’on atteint un haut niveau de salaire, les dépenses tendent à grimper aussi, car, « après tout, on le mérite bien, non ? ».
Travailler plus pour dépenser plus
Le système encourage l’illusion que plus vous travaillez, plus vous deviendrez riche. C’est une addiction sociale : nous travaillons pour accumuler des choses, croyant que le bonheur est à portée de main. Pourtant, plus vous gagnez, plus vous dépensez, et ce cycle ne cesse de se répéter. « Avec tout ce travail, je mérite bien cette nouvelle voiture, ces vacances ou cette maison, » se dit-on. Au lieu de s’enrichir, beaucoup finissent par accumuler des dettes, achetant des biens inutiles pour se sentir mieux, emprisonnés dans une vie qu’ils essaient d’embellir à coups de crédits. C’est pourquoi travailler vous appauvrit : parce que le système vous pousse à consommer pour compenser les heures perdues.
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Mais le problème reste le même : si le coût de la vie augmente plus vite que nos revenus, travailler davantage ne mène qu’à une illusion d’enrichissement. La vérité est que le travail, tel qu’on le connaît, vous maintient dans une boucle de consommation. Pourquoi travailler vous appauvrit ? Parce qu’il nourrit des dépenses et des habitudes qui rendent difficile toute forme de liberté financière.
La sécurité d’emploi : une illusion
Pour beaucoup, travailler offre une sécurité. Mais est-ce vraiment le cas ? Un salarié ne dépend que de son employeur. Si ce dernier fait faillite ou décide de se séparer de certains employés, cette seule source de revenu disparaît. Et même l’allocation chômage n’est qu’une solution temporaire, dépendant d’un État qui peut se montrer instable.
Personnellement, je ne mettrais pas volontiers mon avenir entre les mains d’un État qui continue de s’endetter pour financer des projets discutables, de vendre ses actifs et de reporter les réformes nécessaires pour assainir ses finances. Cette dépendance à un État déjà en difficulté expose chaque salarié, même les fonctionnaires, à une réalité inconfortable : la fameuse « sécurité de l’emploi » n’est garantie que par une institution dont la stabilité économique est de plus en plus fragile.
Si vous êtes indépendant, la situation semble plus avantageuse, car vous avez plusieurs clients et ne dépendez pas d’une seule source de revenus. Mais même ici, la perte d’un client majeur ou une crise dans votre secteur peut mettre en péril vos finances.
À l’inverse, investir diversifie vos sources de revenus et vous permet de vous prémunir contre les risques de perte de revenus liés à une seule source. Par exemple, investir dans des ETF (fonds indiciels) diversifie vos avoirs sur plusieurs secteurs, géographies, monnaies. Une sécurité que le travail ne peut offrir.
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Fiscalité : pourquoi travailler vous appauvrit plus qu’investir
L’imposition du salaire est une autre raison pour laquelle travailler vous appauvrit.
Les revenus du travail sont souvent imposés plus lourdement que ceux de l’investissement. En France, un employeur paie des charges patronales et salariales qui amputent votre revenu brut d’environ 50 % [3]. Sur le revenu net, un pourcentage est encore prélevé par l’impôt. Par exemple, une personne qui paye en moyenne 10 % d’impôts sur ses revenus touchera 45€ pour 100€ dépensés par l’entreprise.
À l’inverse, l’investissement bénéficie souvent d’une fiscalité plus clémente. Les dividendes, par exemple, sont taxés de manière plus avantageuse, notamment avec le prélèvement forfaitaire unique (PFU) [4]. L’entreprise payera l’impôt sur les sociétés puis l’actionnaire payera les cotisations sociales de 17,2 %, ainsi que l’impôt sur le revenu. La personne qui paye en moyenne 10 % d’impôts sur ses revenus touchera cette fois 55€ pour 100€ dépensés par l’entreprise.
Travailler pour consommer : un cercle vicieux qui appauvrit
Un autre point souvent ignoré : travailler engendre des dépenses « contraintes ». Le transport, les repas à l’extérieur, l’achat de vêtements professionnels sont autant de frais inhérents à l’activité. Et lorsqu’on travaille dur, on tend aussi à compenser avec des loisirs, des vacances, ou même des plaisirs éphémères qui coûtent cher. Sans le savoir, une partie de votre salaire part dans ces coûts secondaires. À l’inverse, profiter de son temps libre ou de la nature, jouer avec ses enfants au parc, lire un bon livre… Tout cela est gratuit ou presque.
Et la santé dans tout ça ?
Le travail peut également avoir un coût caché sur votre santé mentale et physique. De nombreux travailleurs éprouvent des symptômes de burn-out, bore-out, et d’autres conséquences liées au stress [5]. Ces coûts de santé et de bien-être sont souvent ignorés, mais ils ont un impact sur le long terme et finissent par vous faire dépenser pour des traitements ou des moyens de « tenir le coup ». À l’inverse, vivre sans les contraintes du travail apporte souvent plus de sérénité.
Le mythe de l’ascension sociale par le travail
La société nous vend l’idée de « gravir les échelons », mais cette montée se fait souvent au prix de plus d’efforts, de plus de stress, et de plus d’années sacrifiées. Parfois, on monte sans fin pour finalement se retrouver bloqué, sans autre issue que de continuer, car c’est notre ancienneté plus que notre performance qui joue un rôle dans notre ascension. Pendant ce temps, la possibilité de faire fructifier notre argent en parallèle est oubliée.
La richesse : un stock, pas un flux
Beaucoup pensent que gagner 5 000 € ou 10 000 € par mois, c’est être riche. Mais la richesse n’est pas définie par le flux d’argent entrant chaque mois. C’est votre patrimoine, et non vos revenus, qui fait de vous une personne riche. Ainsi, une personne qui gagne 5 000 € par mois mais qui dépense 5 500 €, reste pauvre, même si elle a l’impression de mieux vivre. Inversement, une personne avec des revenus modestes mais un patrimoine solide est, elle, bien plus riche.
Si le travail ne vous enrichit pas, alors que faire ?
Si vous ne gagnez pas au loto et n’héritez pas, créer votre propre richesse est possible, mais cela nécessite une stratégie. Le travail est effectivement un point de départ, et faire de bonnes études peut effectivement vous aider dans ce sens en vous octroyant un bon salaire. Mais, plutôt que de se consacrer chaque jour à un travail qui vous appauvrit, la clé est d’investir une partie de vos revenus dans des actifs. La plus grosse partie possible. Ces actifs, une fois achetés, commencent à travailler pour vous, générant des revenus sans que vous ayez à fournir davantage d’efforts. Plus vous avez d’actifs qui travaillent pour vous et moins vous avez besoin vous-même de travailler.
Plus la part de vos revenus que vous consacrez aux investissements est élevée, plus vous pouvez envisager de cesser de travailler tôt. C’est à ce moment que la magie opère : en restant dépendant de votre salaire, vous subissez les effets de l’inflation, qui érode progressivement votre pouvoir d’achat et vous appauvrit malgré vos efforts. En revanche, faire fructifier vos actifs permet de dépasser l’inflation. Sur le long terme, vos investissements prennent naturellement de la valeur à un rythme supérieur à celui de l’inflation, vous rendant chaque année un peu plus riche.
Ma définition de la richesse
Pour moi, la richesse ne se mesure pas seulement en argent, mais en liberté. Liberté de vivre son temps comme on l’entend, de choisir ses projets sans pression extérieure. Bien que je sois encore en train de bâtir mon patrimoine, je peux déjà profiter de mon temps et ne travaille que peu. Cela me permet de passer plus de temps avec mon fils, à qui je n’ai jamais dit : « Papa doit travailler, sinon comment allons-nous vivre ? ». Ma richesse, c’est avant tout ce choix, cette liberté d’esprit.
Pourquoi travailler vous appauvrit : la conclusion
En somme, la vraie question est la suivante : voulez-vous continuer à sacrifier votre temps pour un revenu fixe qui limite vos possibilités, ou êtes-vous prêt à explorer des moyens alternatifs de créer de la richesse ?
Travailler vous appauvrit car il confine votre potentiel dans une seule source de revenus, alors que l’investissement ouvre des horizons où votre argent travaille pour vous, plutôt que l’inverse.
Les choix que nous faisons aujourd’hui détermineront notre avenir. Et si travailler n’était qu’une habitude à briser pour enfin accéder à une vie plus libre et plus riche ?
Sources :
[1] Etude de l’INSEE sur la natalité
[3] Calcul des charges patronales et salariales
Ton article est incroyablement vrai. En effet la première étape est de sortir de cette « normalité, illusion, créer par la société du travaille bien à l’école, décroche un emploi stable bien payé, achète une maison, marie-toi, fais 1,8 enfant , prends un chien… et tout ira bien ». J’aime bien comment tu redéfinis la richesse et c’est un shift mindset incroyable de se rendre compte de ça. Merci pour toute cette valeur apportée !! 🙂
Merci beaucoup Giovanni pour ces encouragements. J’ai beaucoup travaillé cet article car il me tenait à coeur, et je suis heureux qu’il te parle. Oui, il est important de chercher à devenir riche, mais attention à la définition que l’on donne à la richesse 🙂
Tellement vrai. Difficile de sortir de ce schéma lorsque depuis l’enfance on apprend à être un bon petit soldat.. de mon côté, j’ai choisi la vie d’entrepreneur pour sortir du premier piège. Mais c’est sur qu’investir accélère les projets. Merci pour cet article.
Oui, c’est dommage que peu de gens cherchent à faire autrement que ce qu’on leur a inculqué.
Bonjour et merci pour cet article qui fait réfléchir. De mon côté, je définis la richesse comme la possibilité de faire ce qui me plait entourée des personnes que j’aime. Plusieurs fois, je me suis dis « Je me sens milliardaire de cette relation » (amoureuse, amicale, familiale) 🥰
Félicitations d’avoir créé cette richesse. C’est effectivement primordial de savoir créant de belles relations.
On a tous grandi avec l’idée que bosser dur, c’est la clé pour réussir financièrement, et là tu montres que c’est plus compliqué. Il faut revisiter notre façon de voir les choses et chercher des moyens plus malins de mettre notre temps à profit.
Oui, exactement 🙂. Merci pour ce commentaire. Je pense que les nouvelles générations en prennent de plus en plus conscience et tant mieux. J’aurais écrit cet article il y a 20 ans je me serais fait lyncher !
Ton analyse des concepts de richesse et d’appauvrissement lié au travail est vraiment percutante. « Si tu ne travailles pas pour construire tes rêves, quelqu’un t’embauchera pour construire les siens. » En expliquant la différence entre accumuler des revenus et bâtir un patrimoine, tu ouvres des perspectives intéressantes sur la manière de mieux utiliser son énergie pour véritablement avancer vers la liberté financière.
Merci pour cette mise en lumière précieuse !
« Si tu ne travailles pas pour construire tes rêves, quelqu’un t’embauchera pour construire les siens. ». Cette phrase est très vraie et peu de gens ont conscience de construire le rêve de quelqu’un d’autre et de passer à côté du leur toute leur vie.
Je te rejoins complètement sur les différents arguments développés.
Cependant, pour accompagner beaucoup de salariés en coaching, je peux te dire que plus des trois quarts choisissent le salariat pour ne pas avoir une charge mentale trop lourde (ne pas penser business le soir par exemple), ne pas prendre de risques, pour avoir une vie sociale au sein d’une entreprise, avec des collègues dont ils ne sont manager.
Pour eux, c’est ça leur liberté, ça leur convient car ils se sentent en sécurité de cette façon.
D’autres choisissent de se lancer dans l’entrepreneuriat pour aller chercher cette liberté dont tu parles.
Il y a des contraintes à être entrepreneur tout autant qu’il y en a à être salarié.
Ce que j’aime bien dans tout ça, c’est la liberté de chacun de choisir ce qui lui correspond le mieux, avec un monde entrepreneurial qui se démocratise de plus en plus 😉
Bonjour. Merci pour votre commentaire détaillé. Bien-sûr, j’ai écrit cet article avec un état d’esprit d’entrepreneur. De plus j’ai testé le salariat et je n’ai pas du tout aimé. Cependant ce n’est pas le salariat que je fustige, mais carrément le travail. Qui, je le pense, rend plus de monde malheureux qu’heureux tel qu’il est. A chacun de doser sa bonne proportion de travail, mais je pense que même pour ceux qui aiment ça, ça ne doit pas être une fin en soit et qu’il est important de savoir explorer d’autres voies.
Merci pour cet article piquant ! Tu soulèves des points qui résonnent beaucoup pour moi, depuis toujours… notamment l’illusion de sécurité que représente le travail. Nous devons vraiment revoir nos habitudes et notre mindset et envisager un modèle financier plus durable. Merci pour cette réflexion stimulante !
Merci Lucile. Je pense que notre génération se rend de plus en plus compte qu’il vaut mieux éviter de compter sur les autres : l’état, un employeur, un ou une conjoint(e), etc. Et c’est tant mieux.
Tes arguments sont vraiment intéressants et offrent une perspective différente sur le travail et la richesse. Je vais prendre le temps de réfléchir à ces points et voir comment je peux les appliquer à ma propre situation.
Merci Jackie. Heureux de voir que mon article résonne en toi et que tu vas en tirer des enseignements 🙂